JOUR 8 : vers Moissac

 Mais qui a oublié de fermer le robinet ?... tel pourrait être le titre de la journée.

Dès le départ pas la peine de se demander comment s'équiper :cape, bonnet, vêtements chauds, guêtres... Enfin la totale...

Nous voici parties pour Durfort Lacapelette, 12 km qui auraient pu être magnifiques, mais voilà... La situation s'est tout de suite corsée dès notre arrivée sur le chemin de terre. La même qu'hier mais avec encore plus de pluie, donc plus collante, plus glissante, plus agaçante et je reste polie !

Nous avons pris 4 cm, en d'autres circontances cela m'arrangerait mais toute cette boue sous nos semelles nous fait craindre la chute à chaque instant. Les bâtons s'enfoncent et l'on doit les tirer à chaque pas pour les décoller de cet amas qui semble vouloir tout engloutir. 

Nous avons quitté le gîte à 8hoo, il est 11h30 on arrive à Durfort et comme tous les pèlerins aujourd'hui on se réfugie dans l'unique bar,restaurant,épicerie qui jallonera notre route. Les conversations vont bon train tout le monde est mouillé et tout le monde en a marre de ce 3eme jour sous la pluie.

Marie a mal aux pieds, le moral n'y est pas, n'y est plus, et nous envisageons les solutions annexes pour nous rendre à Moissac. Je demande, sans conviction à la patronne : "il y a un bus qui passe dans le coin", son éclat de rire enduit long, et coupe court  à nos espoirs. Elle nous donne la carte d'un taxi, mais nous dit aussi que le stop marche bien depuis la route principale. Sérieusement ! On est crottées de boue jusqu'au genou, dégoulinant d'eau : qui va s'arrêter aujourd'hui pour prendre ces 2 pelerines désespérées sur le bord de la route ?  

Un thé vert plus loin, Marie décide d'y aller, on ira à Moissac comme prévu ! Oui, mais on va adapter, on est fatiguée, on a froid, on ne va pas reprendre le chemin mythique aussi joli soit-il  ! D'ailleurs que verrions nous avec nos têtes en capuchonnées  qui ne nous laissent qu'un champs de vision restreint. Alors on va longer la route, on va gagner 3 km et marcher sur du plat, même s'il est bitumé, cela va alléger notre peine. 

Et nous ne serons pas seule sur ce tronçon, nous avons avec Marie rencontré un jeune homme extraordinaire dont j'ai envie de partager l'histoire. Camille vit à  Aurillac dans le Cantal, sa Mamy est une grande marcheuse et depuis qu'il est petit il a envie de l'accompagner. Camille a su être persuasif et il y a 3 ans sa Mamy a organisé son premier périple. Départ du Puy en Velay sur la route des pèlerins. Camille a marché , dormi dans les gîtes, repris la route le lendemain et encore et encore. Depuis Cahors nous croisons et recroisons Camille, nous passerons 2 soirées dans le même gîtes. Il est vifs et drôle, à toujours le bon mot en plus du bon pied. Ce matin pour la première fois Camille est désespéré, il n'a plus envie. Les adultes non plus alors un enfants évidemment... et oui Camille n'a que 12 ans et il vient de faire des étapes de plus de 20 km chaque jours. Aujourd'hui ce sera même 26 km qu'il accomplira.  Il parle de Santiago comme les adultes, un but à atteindre. Il a son avis sur le chemin à emprunter, le nombre de km parcourus. Nous partageons la pause de midi sous le porche d'une maison en vente. Il y a une vielle voiture dans cette cours et nous imaginons comment avec un morceau d'alu, un couteau et un briquet Mac Gyver aurait remise en route la vieille guimbarde pour tous nous emmener à Moissac ! 

Alors si sur le chemin vous entendez une musique au piano, c'est peut être Camille qui partagera sa bonne humeur dés le matin par un petit air.

Camille nous espérons que ton rêve d'entrer à Santiago avec ta Mamy et ta maman se réalisera.   Tout dans ton attitude et ta belle personne montre, tu ne fais pas "comme les pelerins" mais  tu es un pèlerin !

Au plaisir de te recroiser sur le chemin petit lutin vert !


Puis nous atteignons Moissac, enfin la pancarte de Moissac, le soleil est réapparu il y a 10 mètres . Nous nous pensions arrivée mais il n'en est rien puisqu'il nous faudra encore 5 km pour rejoindre notre logis. Ce soir on dort à l'ancien Carmel.











Commentaires

  1. Bravo Camille! Et bravo les filles! Pensez à la planète qui se réjouit d'avoir de l'eau... Évidemment ce serait mieux que le déluge se produise la nuit... C'est bien ce dont nous rêvions en 2013! Que de souvenirs qui remontent à la surface grâce à vous! Courage, bientôt peut-être, Sophie, tu ressortiras ta crème solaire bien blanche à étaler sur ta peau si bien lavée par l'eau de pluie! Bises d'encouragement, Marylène 🌈🌞

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    1. Marylène, des copines à toi, il faut que vous partiez ensemble mais sans moi. jj

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