Etape 8 : Nasbinal - Saint Chely d'Aubrac

Le réveil de ce matin est disons ... pas si douloureux que nous l'avions imaginé la veille. Les pieds restent sensibles certes, surtout pour Marie qui a malheureusement des ampoules ( mais qui marchera courageusement encore 17km ce jour!)

Nous savons qu'il faut reprendre le chemin, non, en fait nous avons envie de reprendre le chemin.

A l 'aube du 8 ème jour, il est temps de faire un premier bilan de notre périple. Nous sommes parties du Puy Lundi, la première étape à été comme irréelle, nous l'avions rêvé, préparé et nous y étions. Dans les premières montées c'est l'excitation qui nous a portée. Depuis nous avons souffert quelquefois, perdu notre souffle souvent, mais nous sommes émerveillées par les paysages, le soleil qui ne nous quitte pas depuis le premier jour et toutes ces rencontres, de si belles rencontres. 

On ne part pas innocemment sur le chemin, on a tous une raison en nous qui nous pousse mais aussi qui nous porte. 

Sur le chemin, on marche, cela, vous vous en doutez, mais on ne fait pas que ça !  On s'écoute, on se reconnecte avec nos émotions , nos sensations, la nature, on pense, on laisse divaguer notre imagination ... ou plus simplement en fonction du moment on se vide la tête, on ne pense à rien, on se concentre juste sur nos pas. On se pose des questions, on interroge nos valeurs, nos objectifs...

Le chemin n'est il pas tout simplement le moyen de trouver le bon chemin ?

Voici une question qui aujourd'hui restera en suspend, il est encore trop tôt !

Nous prenons donc ce matin notre sac à dos...

Petite parenthèse sur le sac : Etonnamment, bien qu'il comporte toujours les mêmes éléments, il semble plus ou moins lourd d'un jour à l'autre.  Je vous entends déjà... on est  des filles, certes, mais on ne fait pas de shopping sur le chemin... 

Chaque matin nous rangeons nos affaires et le moindre déséquilibre de charge change totalement le ressentit sur nos épaules et surtout nos hanches. Un pèlerin nous a donner un cours d'organisation de sac, reste à ne pas oublier d'appliquer ses conseils chaque matin.

Donc nous avons pris la route pour remonter sur le plateau de l'Aubrac, d'abord une montée à l'ombre d'arbres feuillus qui nous abritent du soleil matinal, avant d'arriver sur  le plateau. L'horizon est bleu et vert ponctué de la  couleurs des fleurs qui inondent les pâturages. Si les genêts et les jonquilles des derniers jours nous avaient séduits, ici nous trouvons des parterres d'orchidées sauvages roses ou jaunes, des narcisses qui vues de loin forme un tapis blanc telle des névés. 

Les gentianes pointent le bout de leurs feuilles laissant imaginer des bouquets inachevés, les pensées sauvages se parent de couleurs multiples et combinées. Le paysage dans sa globalité est magnifique, il devient merveilleux quand nos yeux se pose sur les détails et l'harmonie des couleurs que nous offre ces tapis de fleurs.

La transhumance aura lieu la semaine prochaine, les vaches ne sont pas encore en altitude, nous les rencontrons le plus souvent accompagnées de leur veau plus bas dans les champs. 

La descente vers Saint Chely est raide, nous rejoignons notre gîte pour une nouvelle soirée avec nos nouveaux compagnons de voyage.

Arrivée tôt, repos cet après-midi pour permettre à nos corps une détente bien mérité. 

Ce soir nous mangerons le meilleur repas depuis notre arrivée, nous sommes dans l'ecogite Sarbonel, une cuisine végétarienne gouteuse et bien assaisonnée qui ravirait les plus "viandard" à n'en pas douter.. Je retiens l'idée des lasagnes aux poireaux et serai preneuse de la recette de la soupe....