Étape 7 : Aumont d'Aubrac - Nasbinal

Aujourd'hui une grande étape nous attends, nous partons tôt donc nous nous  levons tôt. Toi qui me connaîs efface ce rictus, je n'ai pas dis que je me levais de bonne grâce et de bonne  humeur, pauvre Marie si elle avait su elle toujours prêtes à se lever à 5h30...

Donc je reprends après cette mise au point, nous déjeunons tôt et sommes prêtes... Enfin surtout Marie car moi mon sac n'est pas terminé. Le concept de ranger ses affaires au carré m'est à peu prêt autant familier que celui de me lever tôt... c'est dire que Marie est patiente. 

Les premiers kilomètres nous dévoilent un paysage assez identique à celui que nous parcourons depuis plusieurs jours puis sans que l'on puisse dire exactement à partir d'ou, de quand , le paysage se transforme. L'herbe verte et drue devient plus sèche et balayée par le vent. Nous entrons en Aubrac. Les paysages que nous traversons ce jour sont propices à laisser divaguer mon imagination. Je m'invente une histoire avec une intrigue, des personnages principaux, secondaires,  je vois tout ce petit monde évoluer dans ce paysage désertique à perte de vue. Je ne peut m'empêcher de sourire tant mon histoire est incongrue et décousue, pas grave je suis seule, Marie marche  devant (comme d'habitude ...), le chemin est quoi qu'il en soit trop étroit et pour permettre  à deux personnes de marcher à côté l'une de l'autre. 

Les murs de pierres construit par les hommes, les pierres qui sont posées telles un tableau que la nature a voulu créer , donnent à ce paysage sa dimension sauvage. 

On imagine apparaître animaux et créature étranges pourtant ce paysage est apaisant. Le vent est fort, il balaye les hautes herbes et fait chanter les quelques arbres du chemin. 

C'est long, très long aujourd'hui mais nous l'avons fait ! Quel fierté d'arriver à Nasbinal. Bon une fierté dans nos cœur et dans nos têtes, on ne peut pas dire que nous sommes entrées dans le village droit comme Artaban... plutôt clopin clopant.. on a mal aux pieds, aux jambes... je suis ravies d'apprendre que je suis toutes options ! Il m'a fallu attendre toutes ces années pour ressentir des muscles dont je ne savais même pas être pourvue !

Le temps du réconfort est arrivé et comme un rituel qui s'est imposé de lui même : une biere blanche en terrasse en guise de trophée!

Nous avons droit à une récompense après cet exploit ( si si c'est ainsi que je  le vit !)  Et ,Aubrac oblige, une belle pièce de viande sera au menu de ce soir. 

Je dois ici faire mon mea culpa et m'excuser après mes propos diffamatoires sur l'Aligot, hier soir ! En effet un Aligot accompagnait la pièce de viande et que c'était bon ! Rien à voir avec la purée insipide d'hier! Une purée cuisinée avec du fromage, cette préparation filante qui n'en fini pas est assaisonnée d'une pointe d'ail qui fera toute la différence.  IL ravie nos papilles. L'Aligot c'est très bon il faut juste qu'il soit réalisé par un connaisseur. 

Nous retrouvons des compagnons du chemin, l'occasion de trinquer avec un thé de l'Aubrac, une plante légèrement mentholée qui passe très bien en liqueur. 

Il est tard 21 h !!! La vie de pèlerin est fatiguante et il est maintenant tant de rejoindre notre gîte. 

Demain une étape plus raisonnable nous attends et je suis donc autorisée à faire la grasse matinée : réveil à 7h00...