Etape 13 : Nouailhac - Decazeville
Nous avions le choix ce jour entre peu ou trop de km... Forte de nos expériences passées nous choisissons de faire plutôt moins que plus.
Nous partons vers Decazeville avec nos amis du chemin, vers un logis aux volets bleus.
Le chemin est bordé de champs, vaches, veaux, moutons qui regardent passer le pèlerin comme d'autres regardent passer les trains. Monter, descendre reste notre quotidien.
Pourquoi, que diable, les villages sont installés en bas dans les vallées? Et les chemins en haut sur les plateaux ? Je regrette quelquefois la route des crêtes....
Nous avalons rapidement les 14 km qui nous menent à notre gîte et cette fois quittons définitivement nos amis du chemin, avec l'espoir de se revoir, une autre fois, pour d'autres randonnées.
Didier on t'attends pour une montée au grand ballon!
Bill on comprends que l'atlantique qui nous sépare sera un obstacle...
Notre arrivée au gite est fêtée en musique.. pas trop locale.... les voisins maliens ( on parcours vite les continent aujourd'hui) sont bruyants... Le dépaysement est saisissant et chahute notre audition habituée la journée aux oiseaux et aux grillons, la nuit aux ronflements lointains de nos compagnons de dortoirs à travers nos boucles Quies ( outil indispensable du pèlerin qui a la délicatesse, en plus, de ne peser que quelques grammes, mais qui, soit n'est pas 100% efficace, soit à été retranché dans son ultime limite par nos musiciens nocturnes )
Il est à peine midi et nous avons devant nous une après-midi de repos. Le cadre est magnifique, des transats nous tendent les bras.
Repos qui m'emmenera finalement vers les pensées qui taraudent mon chemin. Le lâcher prise sera aussi total qu'inattendu aujourd'hui et durera 24 heures. C'est aussi cela le chemin, réaliser pourquoi on est venu, se pencher sur le passé, sur l'avenir, ne plus savoir, se vider du poids de ses angoisses....
Ce n'est pas facile mais n'est pas aussi pour ça qu'on est là ? Faire le point, un bilan, se regarder en face. Sur le chemin on ne peut pas mentir, ni aux autres, ni à soi même. La carapace et le sourire de façade se sont effrités. Tant mieux...
Il m'aura fallut 13 jours et plus de 210 km pour me libérer (un peu) du poids dont je comptais me délester... 13 jour, 210 km à pieds ( moins 2 pour les puristes puisque nous avons éviter une douche en parcourant 2 km en camping car !) et des rencontres, des échanges, et Marie qui est toujours là et bienveillante.
Il reste des dossiers, des interrogations mais la prise de conscience est là, c'est déjà beaucoup !
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